Les figures de la destructivité en séance

Les jeunes patients nous convoquent au plus près de leur vie pulsionnelle, dans une double valence libidinale et destructrice qui contient les traces et avatars de l’organisation pulsionnelle du psychisme, des expériences de satisfaction et d’emprise au contact de l’objet, de l’économie et dynamique des réponses de l’environnement. En séance, les conditions d’émergence de fantasmes destructeurs ou d’agirs destructeurs sont potentiellement réunies, en raison de la mise en présence, séductrice, excitante et angoissante, d’un adulte et d’un enfant.

L’émergence d’une de ses pulsions destructrices, fait courir à l’enfant le risque d’une interprétation, voire d’une réaction en écho de la part du thérapeute et le voilà pris en étau entre le caractère impérieux du plaisir omnipotent de la maîtrise et la culpabilité de ses réalisations destructrices.  Du côté du psychothérapeute, il coure le risque de répondre sadiquement dans un contre-investissement réactif à un vécu d’impuissance et d’incompréhension ou le risque de laisser tomber. Chacun se prive et est privé de la construction d’une scène, d’un espace contenant, limitant, pour l’expérimentation, le fantasme et la créativité.

Nous nous intéresserons aux conditions nécessaires pour établir un espace de travail psychothérapique où la tierceité est un impératif pour permettre un dégagement et ouvrir des voies de transformation, d’intégration possible au service de la vie psychique, au service de la créativité. Et nous travaillerons à partir d’une ou deux vignettes cliniques présentées par les participants.