La fonction du négatif dans le lien thérapeutique avec l’enfant – Partie 2

 12 octobre 2024  Florence Guignard et  Julie Augoyard
EN VISIOCONFÉRENCE UNIQUEMENT

PROGRAMME PÉDAGOGIQUE bientôt disponible

La fonction du négatif dans le lien thérapeutique avec l’enfant.
Partie 2
Le négatif destructeur dans les processus de transformation de la croissance psychique.

2 après-midis théoriques, les 3 février et 12 octobre 2024

La fonction organisatrice de la négation dans la construction psychique est décrite par Freud en 1925 dans son article éponyme[1]. En évoquant la compétence immédiate du nouveau-né à distinguer le « bon, à avaler » du « mauvais, à recracher », Freud décrit le premier clivage organisateur du psychisme, traçant ainsi la voie aux développements de Mélanie Klein sur ce concept fondamental de clivage.

De plus, comme le remarque André Green[2], Freud introduit également une révolution dans la recherche en sciences humaines de son époque positiviste en observant que le qualitatif précède le quantitatif dans la constitution des processus psychiques.

René Spitz donnera plus tard au non le statut de troisième organisateur précoce du développement psycho-affectif, qui permet l’accès au symbole[3].  

Le travail du négatif concerne le champ de la découverte de l’objet, de son absence et de sa perte ; il ouvre la voie à l’hallucinatoire et à la pensée. Il constitue une « structure encadrante » (Green, id.) majeure dans le champ de la symbolisation et de la relation.

Le principe d’incertitude inhérent à toute destinée humaine se situe dans le prolongement de cette valence structurante et transformative du négatif. Ce principe doit donc être présent et actif dans le travail de l’analyste avec tout sujet, quel que soit son âge. C’est W. R. Bion qui l’a développé en se référant à ce que le poète Keats avait appelé « Negative Capability »[4], habituellement traduite par « capacité négative » mais dont le terme en anglais implique également une valence de fonctionnement : « … je veux dire, écrit Keats, lorsque quelqu’un est capable de rester dans l’incertitude, le mystère, le doute, sans s’irriter et tenter immédiatement d’invoquer les faits et la raison. » En incluant la « capacité négative » dans la « capacité de rêverie de la mère », dont il fait le prototype de la capacité de penser, Bion implique que cette « capacité négative » fait partie intégrante du fonctionnement du thérapeute en séance. Élément constitutif de la relation transféro-contre-transférentielle, elle constitue un élément identificatoire important pour le développement du Moi du patient, dès le plus jeune âge.

Mais les échecs du travail du négatif peuvent livrer ce dernier aux pulsions destructrices, qui vont l’utiliser pour inverser le travail de transformation et détruire les compétences développementales et relationnelles du sujet.  C’est ce dont témoignent les psychopathologies du « renversement de la fonction alpha », qui aboutissent à une accumulation d’éléments sensoriels cessant d’être transformés en pensée – ce que Bion appelle « l’écran bêta ». Alors prévaut le règne du « narcissisme destructeur[5] » (H. Rosenfeld) et la négativation des pulsions du Moi (-L, -H et -K de Bion). De l’hallucination négative (Green, ibid.) à la désorganisation régressive des fonctions du Moi, c’est alors la porte ouverte à la régression pathologique vers le non-sens et la violence destructrice qui y est liée.

Dans le séminaire du 3 février 2024, nous aborderons l’observation des deux tendances – développementale et destructrice – du négatif chez l’enfant et les moyens thérapeutiques à disposition pour tenter de transformer les expressions destructrices en examinant les angoisses qui y sont liées.

Dans le séminaire du 12 octobre 2024, nous ferons de même en ce qui concerne ces deux tendances à l’adolescence.

[1] Freud S. 1925 La négation (Die Verneinung) O.C.F. XVII Paris P.U.F. 1992.

[2] Green, 1993 Le travail du négatif, Paris, Éditions de Minuit.

[3] Spitz R. 1957 Le Non et le oui. La genèse de la communication humaine. Paris, P.U.F. 2008

[4] Keats J. 1817 Letters, 1952, Lettres, Paris, Belin, 1993, p. 76

[5] Rosenfeld H. 1987 Impasse et interprétation tr. fr. B. Ithier Paris P.U.F. 1990.

Textes

Bibliographie bientôt dosponible

Objectifs pédagogiques

Samedi 12 octobre 2024

Séminaire clinique de 3 heures de  9h30-12h30

  • Développer l’accès aux représentations des mouvements inconscients (émotions, pensées, fantasmes) projetés dans la situation thérapeutique à travers les comportements non verbaux et les verbalisations de l’enfant et de son thérapeute.
  • Accéder à la complexité de ces mouvements et à une perception psychodynamique de différents niveaux de conflits, d’angoisse et de mécanisme de défense.

La discussion clinique se fera à partir de courtes vignettes cliniques illustrant le thème et rapportées par les participants

Séminaire théorique de 3 heures de 14h00-17h00

Objectifs pédagogiques bientôt disponible

  Les « Samedis» de la Sepea sont ouverts aux psychothérapeutes qui le souhaitent, sous réserve d‘un entretien préalable avec un membre de la Sepea.

Les textes difficiles à se procurer vous seront transmis après votre inscription.

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